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La bière collab’ géante des « Non essentiels »

Au moment où j’écris ces lignes, nous sommes le 19 avril et les “non essentiels” sont encore fermés. Je pense qu’il est inutile d’ajouter de la polémique à cette situation relativement compliquée, et mon site et ses articles ne sont pas faits pour ce genre de sujets.

Toutefois, il est important de comprendre le désarroi dans lequel se trouvent bars, cavistes et brasseurs (je n’oublie pas les autres mais je colle au thème du site). La plupart des brasseurs brassent des volumes pour les bars et les caves, dont des fûts, mais si les bars ferment, les fûts se périment, et ceux produits en parallèle, ne se vendent plus. On a donc une double perte, à la fois chez les bars qui ne peuvent vendre ce qu’ils achètent, et les brasseurs qui ne peuvent vendre ce qu’ils produisent. 

Pour les cavistes le souci est moindre, ils peuvent vendre, mais beaucoup de brasserie produisent moins et ont moins de stock à vendre, et les importations sont ralenties, ce qui engendre une baisse de l’offre face à la demande. 

Loin d’être toutefois en pénurie d’alcool, on reste dans une conjoncture compliquée, et l’idée de sortie de crise nous rend impatients autant qu’elle nous fait trembler quand on devra compter les “morts” dans le sens commercial. 

En ce sens, de nombreuses actions ont été entreprises durant les 1ers jours du 1er confinement. Vous trouverez d’ailleurs, épinglé en page d’accueil, l’article recensant la plupart des actions menées, et toujours en cours pour la majorité durant cette période difficile. 

Outre cet article, des bières spéciales ont été élaborées comme la Confinouze que nous avions évoqué, ou encore la Comté sur nous pour aider la brasserie du Comté frappée de plein fouet par les violentes inondations en plus des restrictions sanitaires déjà en place.

Ce qui nous amène à notre bière du jour, la bien nommée “Non essentiel”. Cette bière est ce que l’on appelle une “mega collab’, elle est faite par des brasseries, des cavistes, des malteurs et des houblonniers, un festival et des bars, autrement dit la filière brassicole complète. C’est une collab’ qui se compose d’acteurs Bordelais ou proches de l’agglomération. 

Je ne vous ferais pas un descriptif de chaque participant, ce serait trop long, mais voici la liste :

  • Effet Papillon (brasserie)
  • Terko (brasserie)
  • Mad Occ (brasserie)
  • Azimut (brasserie)
  • La débauche (brasserie)
  • Iron brewery (brasserie)
  • Le père l’amer (brasserie)
  • Hopen (fournisseur de houblon)
  • Blib festival (festival)
  • Black Bird (consulting brassicole)
  • Le zytho (bar/cave)
  • Le sur mesure (caviste)
  • L’amirale bière (caviste)
  • L’echoppe à bières (caviste)
  • 1001 bières (caviste)
  • Jaqen craft beer (bar)
  • Jaqen Tuki (bar)
  • Le lucifer (bar)
  • Wonkey wonker (bar/cave)
  • Malt & co (cave)
  • Beer trotter (cave)
  • Monkey’s Joke (créateur de soda)

La liste est très longue, le but ici n’est pas forcément de réunir des fonds, compte tenu du nombre de participants ce serait ridicule, non, ici le but est surtout de dire “nous sommes vivants”, ne nous oubliez pas, car tous ces acteurs sont toujours actuellement en mode survie, privés d’une partie de leurs revenus et de leur clientèle. 

 

Les Non essentiels vous saluent

Après avoir été décapsulée et versée dans notre verre, on retrouve une mousse épaisse, d’une texture crémeuse relativement persistante.

La robe est trouble, de teinte cuivrée avec une carbonatation mélodieuse qui se veut rythmée comme un cœur qui bat à toute allure, un peu comme celui des participants de cette collab’ qui veulent prouver qu’ils sont toujours bien vivants et ne baissent pas les bras. 

Le nez, quant à lui, est plutôt fruité, assez porté sur le fruit exotique avec de légères notes florales, une très belle odeur qui donne envie de plonger les lèvres. 

 

L’essentiel c’est de se retrouver

L’attaque est moyenne, pas douce mais pas agressive non plus, on retrouve assez vite un côté herbacé en bouche qu’on ne soupçonne pas au nez. L’ensemble se termine sur une jolie amertume, très florale avec une belle longueur en bouche. Un rendu final équilibré et gourmand, qui rafraîchit et qui surprend quelque peu, mais dans un sens positif.

 

En conclusion

Quand on voit un peu tous ceux qui ont participé au projet, ça aurait été dommage que cette bière soit ratée. Fort heureusement, ce n’est pas le cas! On est un peu sur les Avengers Bordelais avec une telle réunion. La bière surprend beaucoup, elle possède un nez fruité mais un contenu plutôt axé sur l’herbe et la fleur, ce qui nous donne un ensemble très nature et agréable car le parfum est gourmand, et le contenu est rafraîchissant. Bref, une belle réussite avec une bière qui étonne et qui joue bien son rôle pour dire à ceux qui la boiront, que tous les acteurs du milieu brassicole sont bien là et se battent pour sortir eux aussi de cette crise sanitaire qui n’a que trop durée.

 

Greg
Marseillais amateur de bières, je vais vous faire découvrir cette boisson à travers son histoire, des dossiers, de l'actu et enfin des tests de bières diverses et variées!

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