Aujourd’hui j’ai eu envie de vous parler de ma ville et ma région, sur le plan brassicole j’entends bien, car, à force de voyager et me déplacer aussi dans diverses villes de France, je constate que certaines villes ont un meilleur développement que d’autres, et Marseille est un peu à la traîne et je vais tenter d’y donner mon analyse.
Cette réflexion m’est venue suite à un séjour à Paris ou quelques collègues m’ont, à juste titre, fait la réflexion comme quoi à Marseille c’était compliqué de trouver des lieux sympas pour boire de bonnes bières, et en effet c’est le cas, mais ce n’est parce que le Marseillais est lent ou fainéant c’est parce que la ville en elle-même est difficile.
Vous connaissez tous ma ville et ma région, en bien ou en mal, il est vrai qu’entre les bashing des médias et notre mairie qui, sans faire de politique, n’a pas vraiment assuré du tous ces dernières années, on se retrouve face à un endroit où faire affaire est plus compliqué que dans d’autres villes mieux organisées.
Un petit historique et une mise en contexte tout d’abord
Historiquement, on a fait de la bière à Marseille, je vous invite à lire cet excellent article de BtoBeer à ce sujet par ailleurs. Il faut savoir que déjà, la bière était fabriquée à Marseille, on est un port maritime commercial, donc des brasseries étaient installées, il y a un vrai historique dont je parlerais plus tard, avec notamment la brasserie Welten que j’affectionne tout particulièrement. Beaucoup de photos historiques montrent le port rempli de tonneaux de bières et de vins destinés à l’export par exemple, c’est normal, on est une ville axée sur le commerce extérieur, moi-même je travaille dans le transport dans la vraie vie, donc forcément nous avons un passif plutôt reconnu sur la bière mais avec les guerres et les créations des grands groupes la bière locale s’est perdue. (Avant la nouvelle vague, la dernière qui était Phénix, dont j’ai déjà évoqué le sujet, est devenue une usine Heineken).
Mais la bière n’est pas la seule à s’être perdue, Marseille aussi s’est perdue, longtemps laissée à l’abandon par les différents bords politiques en place, on a focalisé tout sur la voiture, détérioré la qualité de vie (en supprimant des parcs, des piscines etc..) en donnant à tout va des commerces, en laissant se dégrader le parc immobilier sans oublier le clientélisme ambiant, les magouilles et la criminalité (mafia, trafics etc…) on en est arrivé à un point ou Marseille était une ville au potentiel énorme, mais complètement obstrué par son organisation qui a peu à peu divisée les populations.
Certes, Marseille a un gros avantage, on n’a pas vraiment de banlieue, du coup on n’a pas eu à subir les émeutes d’il y a quelques années maintenant, car les quartiers ne sont pas totalement ghettoïsés, ils sont mélangés, vous trouverez des oasis de pauvreté, de richesse et d’entre deux dans la plupart des arrondissements de la ville, cette mixité a ses avantages et ses inconvénients.
En 2013 nous sommes devenus capitale européenne de la culture, et la ville s’est réveillée, on a vu qu’avec les compagnies aériennes Low cost, le grand port maritime, on pouvait avoir du tourisme, et puis surtout la mairie perdait pied, il fallait à tout prix se maintenir en place et donc agir….
Alors de grands projets ont été entrepris, créations de musées, embellissement de quartiers, restructuration, requalification de zones, créations de parcs, aménagement du trafic (comme la L2, périphérique attendu depuis 80ans qui est enfin terminé suite à une action de Sarkozy quand même), cet engouement pour les travaux (encore aujourd’hui et qui sont anxiogènes pour les marseillais ceci étant dit), a tout de même su attirer les investisseurs.
Avec une ville qui continue à faire peau neuve, notamment avec les municipales qui arrivent, mais aussi des drames qui ont fait que l’état lui-même a dû intervenir pour endiguer quelque peu la gestion catastrophique de la municipalité (je vous passe les magouilles avérées, les projets reportés pour du clientélisme, les drames comme la rue d’Aubagne etc…), et bien malgré tout cela, la ville s’est embellit, et surtout commence peu à peu à redorer son blason.
On tourne des films (comme en ce moment avec Matt Damon), des séries Netflix (peu brillante ceci dit) mais on a aussi des show comme Plus Belle la Vie qui cartonnent toujours, on nous fait des clins d’œil dans d’autres séries, on commence enfin à avoir des médias qui font de jolies choses sur la ville.
Il y a encore du boulot mais ça y est, les choses changent et du coup, les offres de services changent aussi, avec le tourisme, les marseillais sortent enfin, des quartiers se sont créés et d’autres se sont réveillés, faisant apparaitre des lieux qui n’ont rien à envier à certains bars branchés Lyonnais ou Parisiens, et avec les nouvelles prises de conscience, des commerces de vrac, des artisans locaux sont ressortis et on commence à avoir des brasseries artisanales, des savonneries artisanales, des distilleurs de Pastis, des rhums artisanaux et autres produits qui refont surface pour le plus grand bonheur des marseillais et les visiteurs.
Pour revenir à la bière, on a eu la fameuse Cagole, premier arrivé sur le marché, bière mensongère, mais c’était avant la révolution industrielle, l’opacité du produit n’était pas mise en avant car les gens s’en fichaient, mais avec l’arrivée des artisans brassicoles, la donne a changé et les brasseries ont fleuries et les industriels opaques ont perdu du terrain.
L’arrivée des brasseries artisanales
Quand j’ai commencé le blog, la brasserie de la Plaine commençait à sortir de l’eau, Fietje proposait ses premières pépites, et peu à peu le marché s’est développé avec l’avènement des changements de mentalité, le Marseillais veut du local, du bio aussi parfois, et surtout il veut de la qualité, et boire mieux, moins mais mieux, et manger sain aussi, l’industrie ne peut pas forcément trop lutter, à part en jouant la carte, encore une fois, de l’opacité à grand coup d’actions marketing.
En quelques années, la Plaine, Minotte, Partfaite et quelques autres brasseries régionales (Aquae Maltae, Aix pression, Petite Aixoise, Sulauze…) sont apparues et ont permis l’avènement du 1er festival Provence Bière Connexion.
Puis après 3 autres éditions, on arrive à doubler le nombre de bières Marseillaises, et tout autant dans la périphérie de la cité phocéenne, mais je vous détaillerais ça dans un article dédié.
Tout cela pour dire, oui, Marseille s’est développée, mais quid des endroits ou boire ?
Une offre encore trop faible mais qui s’explique
Actuellement à Marseille on compte (sauf erreur) 4 caves à bières: Fietje, Victor, Malt et Cane Bière, et en bars craft on compte, à ma connaissance, 9 bars/brewpubs (Victor, Fietje, Cane Bière, Voie Maltée, Communale, Zoumai, Monsieur Madame, Eclectique café et le 143 ) et un Lesberthom un peu à part qui ne propose rien de local car c’est une chaine (bien que j’apprécie l’endroit) et un 3 brasseurs.
Pour ce qui est de trouver des bières artisanales, fort heureusement, nos amis brasseurs ont su jouer les commerciaux, et on parvient à trouver dans les Carrefour market et autres petit supermarchés, des bières locales, mais pas que ! On trouve du craft de chez Zoumai dans le nouveau grand cinéma Pathé des nouveaux quartiers d’affaires près du port, dans des magasins à touristes, dans des bars branchés de la ville, dans des bons restaurants, ou chez des cavistes de vin.
Boire de la bière artisanale ça devient facile, les bières ont su s’imposer un peu partout, toutefois si on regarde, on est une très grand ville, aussi peuplée qu’étendue et pourtant, tous les endroits branchés dédiés à la bière sont tous dans une même zone à peu près.
Pour expliquer cette faible offre de service, on peut y voir 3 facteurs :
– La clientèle
Le Marseillais est peu habitué à la bière artisanale, nourri à l’industrielle, il a une certaine réticence au changement de base, on voit plus une génération de trentenaires et de quadra se précipiter dans les bars à bières (hommes et femmes confondus), mais les plus anciennes générations, elles, sont plus ancrées à leurs habitudes, au petit PMU sous contrat brasseur qui leur donne leur pastaga et leur petite pression industrielle.
Il devient donc difficile pour le Marseillais de changer sa routine, donc c’est plutôt les nouvelles générations qui peu à peu se mettent à la bière, on le voit dans les bars, dans les restaurants, les crafts sont commandées, les caves ne désemplissent pas, mais forcément, vu que c’est générationnel chez nous, la mise en place est longue, la mentalité aussi a son rôle à jouer.
Autrement dit, la clientèle est là, mais elle est jeune encore, et petit à petit elle va permettre aux autres de découvrir le craft et donc de susciter un engouement qui pourra enfin passer la seconde.
Enfin, dernier point, Marseille reste une ville pauvre, les gens n’ont pas beaucoup d’argent, alors payer une bière bouteille 4 à 6€ alors qu’ils peuvent trouver 2x moins cher au supermarché, ça ne les intéresse pas, ici aussi on a un clivage des classes sociales qui fait que peu de monde peut se permettre cela, la classe aisée et moyenne le peu, mais elle est moins nombreuse que la classe la plus pauvre, et surtout ils sont encore néophytes à la bière artisanale.
– Une géographie compliquée
Au-delà des clients, on doit aussi parler de la ville et de son étendue géographique.
Déjà la ville est très grande, mais on a un parc naturel des calanques, ne comptez pas y voir un quelconque bar ou lieu craft ici, et puis Marseille c’est une scission Quartiers Nord / Quartiers Sud.
Les quartiers nord ce n’est pas un endroit plein de délinquants comme W9 et ses reportages aime à vous faire croire, c’est un ensemble de cités, certaines mal famées, mais aussi des pôles résidentiels pavillonnaires calmes, des zones parfois très campagnardes (Château Gombert), bref c’est varié, ce n’est pas une zone de guerre du tout, on trouve des zones franches remplies d’entreprises et de types en costumes, des centres commerciaux de taille conséquentes etc..
Et puis les quartiers Sud, bien que plus enclin à être habités par des populations aisées, sont aussi parfois entourées de cité dont la mauvaise réputation est avérée, et puis la prison des Baumettes est dans les quartiers riches, il ne faut pas l’oublier.
Mais la plupart de ces zones dont je vous parle, elles sont plus résidentielles qu’attractives pour sortir, donc s’implanter là-bas est risqué, ouvrir une cave à bière dans une zone éloignée vers les quartiers nord, ou sud c’est déjà se retrouver face à une clientèle pas adaptée (communautés musulmanes qui ne boivent pas de bières, personnes âgées pas intéressées, ou familles dans résidences calmes qui fuient la cohue des bars et du centre-ville), donc en gros, vous ne trouverez pas votre clientèle à cet endroit.
Le centre-ville aussi a des ilots assez résidentiels, on a une zone faiblement achalandée autour de la bonne mère, la faute à un relief escarpé et très étroit, donc seuls quelques axes sont attractifs et déjà pris d’assaut au moindre local vide, du coup il est compliqué de s’implanter et les reliefs ne motivent pas les gens à monter, surtout l’été, et vous comprendrez pourquoi dans la suite par ailleurs.
Le centre-ville quant à lui a encore des endroits à dynamiser, surtout avec les travaux de rénovations et la mise en place de nouvelles lignes de tramway annoncées (mais chez nous la mise en place prends des années), toutefois, il est rempli de restaurants attrape-touristes, de pubs branchés (qui toutefois parfois proposent du craft) avec de grandes terrasses et aussi et surtout, ces pubs (sous contrat brasseurs je précise) appartiennent tous aux mêmes propriétaires, car sur le port, on a un espèce d’oligopole de propriétaires qui détiennent la majeure partie des locaux et les font fructifier, et pour l’instant, le craft ne semble pas trop les attirer dans leurs investissements, laissant le port côté face mairie, en proie à des pubs classiques.
Le quartier du panier lui, soi-disant fief de la Cagole, ce qui est faux bien entendu, se redynamise, mais les locaux sont rares et la vétusté des lieux laisse à désirer (surtout depuis le drame rue d’Aubagne), donc difficile de s’implanter, surtout le panier est un quartier qui ne vit pas l’hiver, donc on risque l’apnée durant plusieurs mois en hiver.
La partie vieux port coté Mairie est uniquement faite de restaurants et quelques bars lounge, aucune clientèle craft ne va de ce côté-ci, et la rue de la république à coté, grande rue haussmannienne, elle, après d’importantes rénovations, expulsions, mise en place du tramway etc… n’a jamais décollée, la faute à une mauvaise gestion et un accès aux locaux trop onéreuse pour le moindre investisseur.
Cette rue de la république pourrait être le fleuron qui fait la jonction entre ancien centre-ville, et nouveaux quartiers (Joliette, Mucem etc..), or, comme je le disais, ça ne décolle absolument pas, les grosses enseignes sont les seules quasiment à s’y implanter, mais vu la faible fréquentation, et les 2 principaux centres commerciaux qui se trouvent aux 2 extrémités, elles abdiquent vite et rendent les armes, laissant une ribambelle de locaux vides, dans une rue magnifique qui pourrait accueillir bon nombre de restaurants, commerces et bars crafts indépendants. Mais ça ne prend pas, pour diverses raisons évoquées, et c’est très dommage.
Enfin, la partie plus au Sud, vers les plages, est essentiellement composée de restaurants touristiques connus et bien implantés, peu de places pour les nouveaux, le reste étant des rues sans commerces et assez calmes, où les habitants verraient mal des lieux de vie s’y implanter subitement pour nuire à leur calme ambiant.
Du coté des plages ce n’est pas plus glorieux, comme je le disais, car les grandes axes reliant le quartier de l’escale Borely ne sont composés que de grands hôtels particuliers où logent banques, avocats et autres professions « prestigieuses » donc aucune attractivité commerciale.
Enfin, entre le centre-ville et les plages, on a le fameux stade Vélodrome, et son centre commercial flambant neuf…et terriblement vide. Autour du stade on trouve quelques pépites comme des cinémas ou restaurants, mais très peu d’endroits, avec un grand vide entre le stade et la place Castellane (ou l’on trouve Zoumai par contre), les abords du stade sont essentiellement composés de buvettes et quelques restaurants, mais les lieux ne sont remplis que lors des matchs ou concerts, et un bar craft ou un caviste pourrait trouver du monde, mais pas forcément la clientèle adaptée, surtout vu le prix d’une bière craft, on est plutôt sur des gens voulant du pas cher et du rapide.
Et puis pour parler de la Cannebière, elle se dynamise un peu, mais elle reste un peu mal fréquentée le soir, les abords de la gare sont peu attractifs aussi, et si on monte vers le magnifique Palais Longchamp et le petit quartier des cinq avenues, on a quelques endroits qui valent le coup ou qui ont du potentiel, mais cela reste faible encore et mérite de s’y pencher un peu plus.
A travers ce petit tour dans la ville, vous visualisez bien que s’y implanter est moins facile que d’autres villes comme Paris ou Lyon qui sont mieux organisées justement, grâce à une gestion plus pérenne surtout et moins axée sur le clientélisme et la corruption ou si elle existe, celle-ci est faite plus intelligemment qu’à Marseille ou on a vu les élites s’engraisser et la ville mourir à petits feux.
– Se déplacer est compliqué
On nous parle d’écologie, de transports en communs, mais Marseille c’est une ville très axée sur le tout voiture à cause des politiques des années 70-80-90, défigurant les paysages et les monuments, et tardant à s’adapter au point que l’état lui-même soit intervenu pour le périphérique L2, le Boulevard Urbain Sud et la desserte ferroviaire de la gare St Charles….
Marseille a depuis peu renoué avec le tramway, lui-même supprimé il y a des dizaines d’années, pour finalement être remis quasiment sur les mêmes axes qu’avant, voire en doublon sur des axes du métro…
Quant au métro, on a 2 lignes, peu de stations et depuis peu de temps, des horaires nocturnes plus adaptées à la vie nocturne justement. Ce métro ne dessert aucun quartier au-delà du stade vélodrome (impossible d’aller en métro près de la mer, dans les zones industrielles près du port ou sont situées la plupart des entreprises du transport, les zones commerciales comme la Valentine ou Grand Littoral etc…) le centre quasiment uniquement est desservi, et les quelques extensions ont certes, désenclavés des zones, mais d’autres le sont encore, et nous attendons depuis 2 ans une station qui n’ouvre jamais à cause d’anomalies à chaque bilan, occasionnant un scandale au sein de la population car cette station dessert un endroit économiquement attractif car une des plus grosses zones industrielles…
Alors du coup on a le bus, souvent en grève, en retard à cause des travaux, avec des horaires parfois compliquées, le marseillais préfère marcher, prendre un Uber ou une trottinette, parfois un vélo à ses risques et périls (non parce que le vélo à Marseille ça reste quand même périlleux). Et autant vous dire que beaucoup prennent leur voiture, mais consomment peu (ou trop hélas pour reprendre le volant) et les stationnements sont anarchiques, ou très chers si on essaye d’être réglo… alors forcément qui vient dans les endroits crafts ? Souvent les gens du quartier ou ceux qui vivent en hyper centre.
Si la ville avait un meilleur réseau de transport, tout serait simple, les parisiens sortent partout dans Paris, vous leur proposez un lieu, ils y vont, car un métro y passe quasi tout le temps, alors qu’à Marseille, si on vous propose de sortir vers l’escale Borely, vous avez le choix entre un bus, un vélo, un Uber/taxi ou votre voiture, dans tous les cas le trajet est soi cher, soit long, soit périlleux, autant vous dire que c’est compliqué parfois de gérer une logistique pour sortir dans cette ville…
Et le reste de la région ?
Pus brièvement, le reste de la région reste étonnamment dynamique, on parle de Métropole Marseille-Aix (n’en déplaise à certains Aixois) et les deux villes sont plutôt bien reliées, les cars régionaux et départementaux, ainsi que les RER jouent bien le jeu, le jour mais pas la nuit par contre.
On a des pépites en plein centre de Marignane comme l’Art de la bière, ou encore des zones commerciales pourvues de très bons endroits comme la Route des bières situées à 2min de Plan de Campagne et en pleine zone commerciale d’Aubagne, MyBeers qui dynamise bien Salon de Provence, les V&B qui se sont implantés dans des zones industrielles et commerciales attractives, la BAP qui offre des belles soirées craft, sans oublier Sulauze ou l’Etang de bières et leurs évènements, surtout l’été, qui font bouger la population, ou encore à Aubagne la brasserie les deux font la bière, et la brasserie artisanale d’Arles.
Autour de Marseille c’est très disparate, les bars craft sont dispersés (citons le Cap’s à la Ciotat, tout seul dans l’est du département qui offre de très belles choses) mais ça a le mérite de bouger, les gens sont moins habitués, les lieux où sortir sont rares alors ils sont vite remplis et font des très bonnes affaires, d’ailleurs même moi je prends plaisir à aller là-bas, mais ce sont surtout les gens du coin ou véhiculés qui y vont, faute de bus le soir pour les ramener chez eux.
Quant à Aix en Provence, qui à mon sens a perdu de son dynamisme depuis que Marseille a commencé à trouver le sien, on trouve quelques brasseries autour, mais peu de bars crafts, je ne connais que le Bière Paul Jacques, mais les crafts peuvent se trouver dans certains bars, restaurants et cavistes vin, mais ça reste faiblard.
Pourquoi Aix est faiblard ? Sans doute parce que la ville est étudiante, les bars pour étudiants fleurissent, l’alcool « cheap » aussi, la mentalité est à boire des coups rue de la verrerie dans des pubs classiques sans se prendre la tête, pourtant Aix est petit, piéton en hyper centre et a sans aucun doute de nombreux endroits à forts potentiels, simplement peu de monde s’y est attardé et sans doute que les Aixois ne sont pas encore suffisamment nombreux à vouloir du craft, pourtant je suis sur vu comme ça marche à Marseille malgré le peu d’endroits, on trouverais sans aucun doute de quoi faire dans cette ville.
En conclusion
Pour parler de Marseille déjà, rien vraiment à jeter, vous avez compris que la ville est compliquée, les mentalités, l’agencement, l’organisation, beaucoup de facteurs font que c’est dur de dynamiser un secteur dans une ville ou les habitants eux-mêmes ont du mal à s’en sortir que ce soit financièrement, pour se déplacer ou même se loger, les priorités pour boire de la bière sont un peu mises en arrière-plan, même si le potentiel existe bel et bien.
On a de belles brasseries, certaines biens implantées comme Minotte ou la Plaine, des petites nouvelles comme Rubé ou Maltfaiteurs, des beaux endroits aussi cités plus haut, trop peu nombreux mais supers, et doucement mais surement, les lieux existants commencent à proposer du craft.
Il y a peu je suis allé par exemple, avec ma compagne dans un complexe sportif dédié à l’escalade, tout près du stade vélodrome, le lieu, comme beaucoup de ce type, propose un espace restauration / relaxation, et ils proposaient essentiellement des bières comme Zoumai ou la Plaine, c’est vous dire que jusque dans des endroits insoupçonnés, nos brasseurs ont su se faire connaitre !
Marseille est une belle ville, elle m’attriste car elle est maltraitée par des personnages belliqueux qui jouent l’entre soi entre soi-disant élites, ou bien elle est mis à mal par des délinquants idiots qui font le bonheur des médias avides de sensationnalisme pour « basher » un peu plus notre belle cité phocéenne.
Pourtant notre ville est magnifique, ensoleillée, avec du charme, des gens drôles, attachants, une histoire incroyable, une richesse culturelle, un métissage sans pareil et le tout dans une région magnifique entre mer et montagne jonchée de petits villages somptueux parfois.
Dire que la ville n’est pas attractive est faux, la ville est attractive, mais son organisation, sa géographie et ses mentalités rendent les implantations commerciales plus compliquées surtout dans des secteurs encore nouveaux comme la bière artisanale.
C’est sûr, je suis époustouflé par des villes comme Montpellier qui ont un secteur brassicole ultra dynamique, Lyon ou Paris n’en parlons pas, tandis que nous, nous peinons même à avoir un festival de bière attractif, mais le collectif bière de Provence, et tous les acteurs locaux se démènent pour changer la donne, et je suis certain que petit à petit, des lieux de vies brassicoles vont doucement mais surement se créer, mais comme partout, cela prend du temps et à Marseille, et dans sa région, c’est assez long à se mettre en place car la ville elle-même est en retard et lente pour se dynamiser, mais dites-vous une chose, la machine est bel et bien lancée, et Marseille reste une ville à surveiller car son attractivité ne cesse de croître, au grand dam de ses détracteurs qui se font un plaisir de l’humilier ou la dénigrer, car avec tous les grand chantiers en cours, même s’ils reste des zones d’ombre, peu à peu la ville devient un peu plus agréable, et je reste positif sur l’avenir de ma ville en général et sur sa place dans le milieu brassicole français, et j’ai le même avis sur la région autour.
Donc, goûtez nos bières, elles sont sympas, et surtout, ne voyez plus notre région comme on vous le montre à la télé, la plupart du temps, les gens découvrent Marseille avec surprise, ils découvrent un endroit totalement différent de ce qu’ils voient à la TV car celle-ci n’est là que pour vous vendre du sensationnel, mais la réalité, elle, est beaucoup moins sensationnelle que vous ne le croyez, elle est plus calme et plus agréable et si vous aimez la bière, venez à nos festivals, nos événements, parlez de nous dans vos podcast, vos vidéos, vos articles car les gens ici se donnent un mal fou pour faire connaitre leurs produits et méritent qu’on leur donne des fenêtres d’exposition pour parler de leur passion !
Sur ce, pour ma part, il est temps pour moi d’aller me déguster une petite craft près de la mer… cheers les amis !
Ps : je vous parlerais par la suite des différents acteurs locaux actuels (bars, caves, brasseries) et d’autres portraits de cavistes suivront par la suite, appuyant un peu plus encore cet article !
12 Replies to “Marseille (et sa région) face à la vague brassicole, pourquoi on est un peu lents?”